Après une expérience plus que réussie sur la TransVercors en 2014, Aurore et moi reformons notre duo complémentaire pour aller courir dans la cour des grandes en terre jurassienne.
La journée s'annonce sous les meilleures auspices malgré une petite bise qui s'est installée dans la nuit, mais pour le reste nous sommes comblées : une neige fraîche bien glissante, un ciel dégagé, ça va être le pied !
Hé mais pourquoi c'est marqué 4e ligne sur les dossards qu'on vient de retirer ??? Et oui ici il faut justifier d'un résultat jurassien pour espérer ne pas être relégué dans les tréfonds de la start line, peu importe ce qu'on a pu faire dans les autres massifs...
Un peu dépitées nous comprenons que notre course va s'apparenter à un jeu dont on se serait bien passées : s'extraire au plus vite de la 4e ligne (écart de 3' par ligne, je vous laisse compter) pour remonter la loooooonnnngue file jusqu'à retrouver des groupes de notre niveau.
On arrive in extremis pour se caler juste à l'avant de la 4e ligne, faut pas déconner non plus :-)
Dès le coup de feu on s'extrait pour rejoindre assez rapidement des skieurs de la 3e ligne, ça ralentit, ça bouchonne, on se fait pourrir par des vieux chnoques qui n'ont visiblement pas compris qu'on allait plus vite qu'eux !!!
Et c'est parti pour le slalom spécial du jour : il faut ruser et être concentrée pour parvenir à doubler sans aller au tas, en skiant tout petit, en poussée simultanée ou micro patinage pour ne pas accrocher les autres, un coup à droite, un coup à gauche, parfois même au milieu en exploitant la fenêtre favorable qui dure 1 seconde, ouf chaque fois c'est chaud et le risque de chute est bien présent.
Régulièrement on se hèle "Aurore ?" "Maï ?" pour savoir si la partner a pu elle aussi passer entre les mailles !
On opte vite pour rester dans la file en montée, malgré les quasi arrêts, car doubler s'avère assez coûteux sur le plan énergétique.
Pour ça on profite de la moindre relance, à coup de "'ttention à gauche, ttention à droite !!!", en râlant au passage contre certains mecs qui ne veulent pas nous laisser passer alors qu'on les a rattrapés... et oui le syndrome "queue de cheval" existe aussi en ski de fond :-)
La 2e partie de course est toute en relance, en bosses pas trop longues, qui passent super bien, on se régale, la forme est là.
Stéph nous retrouve par là et nous lance des pom'potes à la volée, car pour doubler il faut penser à manger !
Hélas le coup de pompe me guette malgré tout et me terrasse au 30e km, lors d'une longue ligne face au vent.
D'un coup plus rien dans les guiboles et dans les bras, je tourne au ralenti, la tête tourne...
J'essaie de m'alimenter mais pas si facile de manger suffisamment, il faut que le terrain s'y prête. Je m'accroche à Aurore qui pète le feu, mais tout ce que j'ingurgite arrive trop tard pour remonter vraiment ma glycémie...
Bon an mal an, nous continuons à remonter des équipes, je donne tout ce qu'il me reste dans les derniers km, des étoiles dans les yeux, en panne sèche !
Nous franchissons l'arrivée en 3h46, 3e équipe filles, quelle belle surprise !!! Merci ma super partner Aurore :-)
Je me jette sur le ravito d'arrivée, telle une morfale qui n'a pas bouffé depuis 3 jours !
Faut vraiment que je règle ce problème de fringale en ski, c'est trop dur ces coups de pompe !
RV en mars pour le prochain marathon à ski, et d'ici là un ptit décapage de poumons sur la Cenise Bargy :-)